Skate-spiration: Chris Dyer - Une entrevue avec l'artiste-skater

Skate-spiration: Chris Dyer - Une entrevue avec l'artiste-skater

Montréalais d’origine péruvienne et artiste de plus en plus présent sur la scène mondiale, Chris Dyer perçoit le skateboard comme une passion et surtout, au même titre que ses multiples pinceaux et toiles, comme un puissant médium de création. 
 
What's up Chris ! Tu fais de la peinture et tu skates depuis longtemps, combien de temps exactement?
Je suis né artiste. D’une manière ou d’une autre, j'ai toujours voulu trouver des moyens pour créer. Aujourd’hui, j’ai le jeune âge de 35 ans, j’ai commencé à skater en 1986, quand j’avais 7 ans. Ça fait donc près de 28 ans, ce qui est un peu embarrassant, car je ne suis jamais devenu très bon… Mais je n’ai jamais arrêté d’aimer ça.


 
Peux-tu expliquer le lien entre l’art et le skate ?
Le skateboard est un art, n’importe qui ayant déjà skaté le sait. Il n’y a pas de bon ou de mauvais skating, même si la culture du skate aime s’imposer elle-même des règles qui briment la liberté que nous recherchons avec cette pratique. Nous laissons simplement nos esprits avoir du plaisir en leur permettant de s’exprimer via une pratique physique. On peut voir ce qui est possible de réaliser avec un peu de travail et de la confiance en soi. Je vois le skate comme une manière de créer de nouvelles choses, de nouvelles manœuvres, tricks, possibilités, etc. Avec le skateboard, nous transformons la jungle de béton des villes en terrain de jeu, et c’est le même concept pour l’art.

 
Tu travailles comme directeur artistique pour la compagnie Creation Skateboards. Comment abordes-tu le design d'un graphique pour un nouveau board pro-model?
Je fais des graphiques pour Creation, une compagnie du nord de la Californie depuis 10 ans. Il y a trois ans de cela, le propriétaire de la compagnie m’a demandé d’être son directeur artistique et directeur de marque. C’est à la fois amusant, éprouvant et parfois même frustrant. Quand je fais un catalogue rempli de graphiques, j’essaie de garder un vibe  positif, spirituel et artistique. Je veux faire quelque chose de différent, même si ce n’est pas nécessairement à la saveur du jour. Je ne veux pas gaspiller une aussi bonne occasion de communiquer avec la jeunesse d’aujourd’hui. Finalement, je veux toujours un produit de haute qualité. Pas de « crappy art » (qui, semble-t-il, représente ce qui est "cool" dans l’industrie d’aujourd’hui)…


 
Ton art est reconnaissable par ses couleurs vives et son aspect positif, d’où le nom « Positive Vibrations ». D’où vient ton inspiration et comment as-tu choisi ce nom ?
« Positive Creation », ça représente l'intention que j'ai dans tout ce que j’entreprends. Plus jeune, j’étais un gars négatif. Je faisais partie d’un gang de rue à Lima, au Pérou, l’endroit où j’ai grandi. Je lançais des roches/briques sur les gens chaque dimanche après les parties de soccer et je traînais un couteau sur moi juste au cas où j’atterrirais dans la mauvaise cellule à la station de police si je me faisais arrêter (ce qui est arrivé à quelques reprises). Quand j’ai déménagé au Canada, j’ai emmené avec moi cet aura de colère. J’avais un problème d’alcool et je me sentais idiot à force de me faire du mal à moi-même ainsi qu’à mes amis par pure stupidité, par ignorance ou à cause de la douleur intérieure que je cultivais. 

C’est un emploi de planteur d’arbre dans le milieu de la forêt canadienne qui m’a conscientisé à propos de la nature et de la spiritualité non religieuse. Ça ma redirigé, je me suis ouvert peu à peu, sans avoir peur que le monde me fasse du mal en retour. J’ai commencé à faire plus attention à notre planète, j’ai changé mon attitude, mon alimentation et mes activités. Ça fait tellement du bien de se sentir heureux, c’est pourquoi je choisis de faire de l’art qui me rend heureux et qui rend aussi les autres heureux. Les couleurs sont cruciales pour moi, l’abondance de couleurs sur un seul tableau est un moyen de représenter le fait que nous, comme peuple de la terre (cultures, nationalité, religion, etc.) sommes capables de s’harmoniser et d’être beaux ensembles, même si nous sommes différents.


 
Combien de temps es-tu resté au Pérou avant d’emménager à Montréal ?
J’y suis resté jusqu’à l’âge de 17 ans. Par la suite j'ai déménagé à Ottawa avec ma grand-mère et après 4 ans à l’école, je suis venu m’établir à Montréal. Au fait, Il y a un documentaire à propos de mon aventure disponible en ligne actuellement
 
Qu’est-ce que tu aimes de Montréal ?
Oh, j’adore Montréal! Je pourrais vivre n’importe où dans le monde, mais je préfère garder les pieds ici. Il y a une énergie spéciale qui fait de cette île volcanique un endroit aussi unique et ça se transmet à travers l’art, le skate, l’architecture, etc. Les hivers froids ne me dérangent pas, car je peinture à la maison et je suis beaucoup moins distrait. En plus, ça me donne une bonne raison de sortir et de visiter le monde pendant cette période froide.
 
Qui est ton skater local préféré?
Ha, je ne peux m’empêcher de répondre que c’est mon bon ami, Barry (Walsh), évidemment. C’est un grand homme, sur son board autant que dans la vie. J’aime aussi beaucoup les boys de Dime, ils sont tellement drôles ! Sans mentionner qu’ils skatent vraiment bien. Ils ont cette image classique de « rager », mais après avoir les rencontré en personne, j’ai remarqué qu'il y avait une grande sagesse et spiritualité en eux. Même s'ils ne le présentent pas de manière traditionnelle, j’apprécie ce qu’ils font et la manière avec laquelle ils exportent le skating de Montréal partout dans le monde.


 
Remerciements?
J’apprécie chaque moment du présent et toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, font parti de cette expérience incroyable. Shout out au EMBC Pipe Crew, Creation, Satori Movement, Vans, Ace, Paradox grip, Spoon Bee et Drunk Dee, Danny Guay, Adi, Fresh Paint Gallery, Exposé, ma femme Valérie et tout mes amis artistes et skater !
 
http://www.positivecreations.ca/
Chris Dyer sur Instagram : @chris_dyer

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