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Le WSSF 72 Hour Filmmaker Showdown

L’Olympus 72 Hour Filmmaker Showdown est un événement légendaire du WSSF. La règle est simple: créer un court-métrage de 3 à 5 minutes en 72 heures. Vous pouvez préparer à l’avance votre idée, votre script et votre team, mais le tournage et le montage doivent se faire dans les trois jours de la compétition. Le prix: 10 000 dollars, du matériel Olympus et un bonus de 5 000 $ si vous tournez tout votre film uniquement avec l’équipement Olympus prêté. Pas pire.

Dans les coulisses

 

Steve Andrews n’est pas un petit nouveau du Filmmaker Showdown, bien qu’il n’y ait pas participé ces dernières années. Sur la trentaine d’inscrits, seuls les 10 finalistes sélectionnés par le jury diffuseront leur court-métrage lors de l’événement. Les films de Steve n’ont jamais atteint le top 10, mais 2013 est une nouvelle année.

Même si la foule semble apprécier les films de ski bum pleins d’inside jokes, l’histoire de Steve est plus sérieuse et politiquement engagée. C’est toujours un combat de créativité dans ces compétitions: plutôt aller chercher le vote populaire, ou assumer votre vision, même si elle peut ne pas être comprise?

Armé d’un script, d’un bon team, d’endroits déjà explorés et du matériel nécessaire, tout a commencé très fort pour Steve.

 

(skills d’actrice)

 

J’ai suivi Steve lors de son premier jour de tournage et j’ai même un peu joué à l’actrice (épouvantable), au script reader (réussi) et à la personne du son (terme très technique). Mais c’est lors de la compétition que tout se passait, quand j’ai rejoint Steve et son équipe au Pemberton Hotel pour le tournage d’une scène importante. Il a admis être un peu en retard sur le planning. Comme il me l’a confié par la suite, « peu de choses se sont passées comme prévu, mais c’est normal. J’ai souvent des plans B, mais on a aussi toujours besoin d’un plan F. »

À mon arrivée au bar de l’hôtel, là où la scène devait être filmée, l’actrice supposée jouer le rôle de la serveuse était partie. Le bar était plus rempli que ce que nous l’avions prévu, grâce à un match des Canucks qui commençait à 13h, ce qui compliquait la prise de son. Néanmoins, le tournage a commencé. 

 

Après plusieurs heures et plusieurs prises, Steve était prêt à terminer la scène. Avec la fin du match et le départ des patrons, l’endroit était enfin silencieux. Il a décidé de rejouer l’enregistrement pour voir si nous devions tourner certaines parties une nouvelle fois, maintenant que le calme était revenu. Eeeeeeet c’est là qu’il s’est rendu compte que le son n’avait pas été enregistré. Oh boy.

J’imagine que le dernier jour était le même pour la plupart des cinéastes: beaucoup de montage, peu de sommeil, être forcé à sacrifier certaines des idées premières pour gagner du temps, et vouloir quelques heures de plus devant soi. Finalement, Steve a rendu son film à temps mais il m’a dit ne pas être content du résultat. Jusqu’à la fin, le son avait continué à poser des problèmes. Il a également reconnu avoir du assumer « beaucoup trop de rôles différents pour pouvoir faire ça efficacement. » Il ajoute, « ma plus grosse erreur a été d’ignorer les avertissements montrant que le projet était beaucoup trop ambitieux, et que je n’avais pas assez d’aide. » Il voulait monter un concept et rassembler une équiper pour le réaliser, mais le projet n’a jamais lancé la dynamique d’équipe qu’il attendait. Cela a fini par être un projet solo appuyé par l’aide des gens, plutôt qu’un vrai projet d’équipe. « J’ai appris que c’est bien mieux de rassembler une équipe avant de trouver une idée, basée sur les idées de tous. » Ah, le travail d’équipe. Une bien belle chose.

Steve n’a pas pu faire le montage final, selon lui à cause des problèmes de son et du fait que son histoire n’avait pas la fin qu’il espérait. Même s’il n’a pas atteint le top 10, le film était loin d’être un échec. Il explique, « si on compte les succès liés à ce projet, ils dépassent de loin cet échec: de belles amitiés, l’expérience, la créativité, l’apprentissage. De ce point de vue, ce week-end a été une belle victoire. »

Le show

Le setup était incroyable: un écran géant qui permettait à tout le monde de bien voir, chose pas facile pour une foule de 2500 personnes ! 

[Note du rédacteur en chef: je suis allé au premier Filmmaker Showdown et je vais maintenant détourner un peu cet article!]

Le spectacle du mardi soir était l’un des meilleurs que j’ai vus. Sur dix films, sept étaient vraiment exceptionnels. Le spectacle a mis un peu de temps à démarrer mais après le 3e film, c’était succès sur succès. Même si l’ordre de passage était choisi au hasard, la deuxième partie du show était pleine de grosses réussites. Le film gagnant était celui d’une team de Pemberton, dirigée par Conrad Shapansky, incluant deux des cinéastes les plus légendaires dans le monde du film de snowboard. Un bon petit bonus pour la communauté.

Moi-même cinéaste et fan de cet événement, je dois dire que c’est vraiment frustrant de voir les juges de la pré-sélection choisir le même genre de films chaque année. Oui, (comme Magee le mentionne plus bas) il y avait un bon mélange de comédies et… de comédies, mais à part un documentaire, tous les autres films étaient des « movie-movie ». Si l’on porte attention au paysage vidéo actuel, de nombreux formats manquent à l’appel: les vidéos du genre viral, les edits façon eye candy, les documentaires, les films qui font réfléchir… Je sais qu’ils faisaient partie de la compétition, comme chaque année, mais on dirait qu’ils n’arrivent jamais à atteindre la finale. L’un des problèmes majeurs, c’est que les juges de la pré-séléction viennent tous de l’industrie cinématographique de Vancouver (c’est-à-dire: ils prennent ça un peu trop au sérieux), et ne peuvent donc pas vraiment comprendre notre communauté. Non pas que le concours devrait être limité aux locaux, au contraire, mais ce serait vraiment bien d’avoir une sélection qui représente tous les types de « films » que nous aimons regarder. Tous ceux qui sont allés au B-Grade Horror Film Festival sauront de quoi je parle.

Et c’était quoi ce vieux dude qui se croyait à Seattle? C’était une blague?!

(de retour a Magee!)

J’ai assisté à l’événement “Second Cuts” l’après-midi suivant, où étaient projetés les films qui n’ont pas atteint le top 10. Il y avait des films vraiment bons, en particulier « The Wonderful Wizard of Aus » (même si c’était l’une des nombreuses comédies en compétition, le film était bien fait et vraiment drôle) et « Feet ». Vu le niveau des films non sélectionnés, j’attendais de voir le niveau des finalistes.

Comme je l’ai déjà dit, le Filmmaker Showdown est un événement populaire. C’est toujours l’un des plus prisés, ils ont donc une deuxième présentation le soir suivant, où le public vote pour son film préféré. C’est ce vote que j’attendais.

Le top 10 était vraiment génial. Le présentateur Feet Banks n’arrêtait pas de mentionner la diversité des films proposés, mais je n’ai pas pu m’empêcher de constater que neuf d’entre eux étaient des comédies. J’imagine que la foule aime les comédies, c’est sûr! Il aurait été sympa de voir plus de variété, mais je ne peux pas nier le fait que les finalistes étaient très bons.

La veille, Conrad Shapansky avait raflé le premier prix avec « Katch-up », un film muet en noir et blanc, style Charlie Chaplin. Il l’avait vraiment mérité.

Le fameux “ski-shooters” du team gagnant qui célèbre sa victoire sur scène

Lors de la soirée People’s Choice Award, le public a clairement aimé la création de Robjn Taylor et Chris Smith « Of Cobblings and Shiny Things » ainsi que « Adventures in Loonie Land » d’Angie Nolan. Angie a gagné 1000 $, du matériel Olympus et un trip de cat ski, j’étais vraiment content pour elle. J’ai déjà travaillé avec elle et je ne crois pas avoir déjà rencontré quelqu’un d’aussi passionné par le cinéma et les arts.

Le choix du public

Dans l’ensemble, le 72 Hour Filmmaker Showdown a vraiment été une expérience folle pour moi — et je n’ai même pas présenté de film. Tous les cinéastes et les teams impliqués méritent un grand soutien pour les efforts fournis pendant ces quelques jours. Comme l’a dit la team de « Of Cobblings and Shiny Things », cet événement est une bonne excuse pour être avec tous ses amis et s’amuser en tournant un film. Et ça, c’est vraiment cool.

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« Traduit de l’anglais par Agathe Raymond-Carlo » 

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