
J’affirmais récemment qu’à mon avis, Buck 65, était un des plus grands rappeurs que le Canada ait connu. Pour une raison qui m’échappe, tout le monde pensait que je niaisais. Shad fait absolument partie de ce groupe élite.
La liste des rappeurs canadians pertinents est assez courte, c’est vrai. Ils vivent un dilemme typique des artistes anglo-canadiens, à savoir la difficulté d’affirmer leur différence dans un bassin de 400 millions de personnes où le public n’est pas, comme au Québec, captif de sa langue.
Si Buck 65 réussit à se sortir du lot grâce à son heureux mélange de conteur-bohême-ruralité, Shad incarne le multiculturalisme à la Trudeau: Rwandais ayant trouvé une terre d’accueil au Canada, grandi en Ontario, articulé tant en français qu’en anglais, diplômé d’université et qui utilise l’anglais pour affirmer sa différence et celle de sa société.
Ce n’est pas étonnant que l’industrie canadienne ait préféré son TSOL à Drake, plus visible, mais clairement moins canadian, comme artiste hip hop de 2011.
Personnellement, je trouve Drake beaucoup plus divertissant. En fait, moins ennuyant serait probablement plus précis (voir cette reprise un peu pauvre du concept du clip «Drop» de Pharcyde).
Sur CD, s’entend.
Parce qu’en spectacle, la tendance s’inverse complètement: Drake est amusant seulement quand il s’arrache le genou; Shad ferait un show mémorable en chaise roulante.
Ã? POP Montréal, il y a 3 ans, le rappeur m’avait complètement ahuri (c’est ce je déduis en me fiant à mes métaphores… «Crisp comme un sac de Ruffles frais»… LOL!).
Et je suis très heureux de vous annoncer que le rappeur revient à l’Astral le 1 avril, accompagné par les toujours brillants Key ‘N Krates.