Cet excellent article de Slate souligne avec pertinence que le rap est définitevement au bizarre ces temps-ci.
C'est une phase extrêmement stimulante, qui m'a tout de suite fait penser à un mouvement de libération du mots, de la rime et de l'oralité qu'ont a eu ici, dans les années 70. Voici donc des rapprochements (débattable, les commentaires sont là pour ça) entre les figures de proue de la Nuit de la poésie 70 et les rappeurs bizarres américains du moment.
Claude Gauvreau - Gucci Mane.
Ils ont en commun la folie, le phrasé onomatopique, les jeux sur la répétition des mots. Dans les deux cas, j'ai l'impression de comprendre ce qu'ils disent, mais en y portant attention, rien de ce qui sort de leur bouche ne fait de sens.
Raoûl Duguay - Lil B.
Les deux ont commencé dans un groupe, qu'ils ont rapidement laissé tomber pour créer un culte autour d'eux-même. Ils partagent aussi un côté gourou, divinité de leur propre religion. Leur travail sur l'apparence ainsi que leur capacité à travailler plusieurs médias les relient également.
Denis Vanier - Tyler the Creator.
Ce qui les unit: L'anarchisme, la vulgarité, la libération sexuelle, le désir de jeter à la poubelle tout ce que la génération précédente a créé. Ils sont les 2 des leaders de groupe à géométrie variable, dont les intentions et les moyens réels sont volontairement flous.
Gérald Godin - Lil Wayne.
Je trouve qu'ils partagent un certain sens de l'humour, une utilisation de métaphores astucieuses, le recourt à des «double entendre», un sens du comique certain. etc. Bon, il y a en un a qui a été député et l'autre qui boit du sirop pour la toux, mais c'est pas tout qui marche parfaitement, tout le temps.
