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Le fantastique voyage de deux Québécois à la recherche de l’ultime poudreuse!
Par Cindy Savard

Mon cœur a encore fondu. L’appel de la montagne enneigée s’est montré insistant depuis l’été. Dans l’autobus Greyhound, la tête endormie du gars d’en avant cognait sur la fenêtre alors que la mienne jubilait devant les monstrueuses rocheuses qui s’offraient en spectacle sur le bord de la Transcanadienne, communément appelée « la 1 ».

Y a pas 56 raisons pour nous convaincre de traverser le pays pour aller jouer dans l’Ouest.  L’hiver, c’est le paradis des amateurs de poudreuse. L’autobus se vide au fur et à mesure qu’on avance. À Banff,  en Alberta, débarquent les aventuriers une coche plus insécures. À Banff, c’est touristiquement rassurant. Sans vouloir généraliser, on y trouve une clientèle plus frêle âgée entre 18 et 21 ans.  Les plus vieux, « les confiants », eux vont plus loin. Voilà que trois heures plus tard, s’arrêtent ceux qui n’ont pas peur de traverser en Colombie Britannique, royaume de la motoneige et des chèvres de montagne qui longent la route. Des fières habituées du hors piste ! Le prochain arrêt s’effectue dans la sombre Golden et  sa lugubre montagne Kicking Horse.  Avec 762 centimètres de neige qui tombent chaque année en moyenne, c’est une destination gagnante. 

 

 

 

Plusieurs des âmes locales appréhendent ce moment de l’année où des esprits fous viennent envahir leur petite cité et dégainent leur attirail de luxe pour dévaler les pentes de KH. Pourtant, j’ai jamais vu si peu d’intérêt porté au look.  Bien qu’on puisse reconnaître les joueurs locaux  par leur style  débridé et leur regard de brave gaillard, il est impossible de comparer avec ce qu’on peut voir à Whistler (par exemple). Pas de « Fashion Show » ici.

 

 

Parce qu’il faut être peu prudent pour s’aventurer sur ce territoire rocheux. On ne dévale pas les pentes les yeux fermés en toute quiétude. Non, non. « Oups une roche », « Hey! Une branche », « Ben voyons, un tronc d’arbre ! ».  Et s’il n’y a pas suffisamment de neige dans la zone patrouillée, tu peux sortir des sentiers battus et t’aventurer dans l’arrière montagne.  Marcher pendant deux heures, monter des falaises avec ta planche dans le dos, accrocher ta vie à une corde, jauger le vent et enfin arriver dans un terrain de belle poudreuse bien moelleuse.  Le réconfort ultime du champion. Évidemment, je vais éviter ici d’aborder la réputation légendaire qui accompagne les Québécois. Trop fringuants, on aurait la fâcheuse tendance de se laisser emporter par la tentation et de s’aventurer dans l’univers du hors piste sans prendre les mesures de sécurité élémentaires…

 

 

 

On est lundi soir, les ailes de poulet sont à 9 cents au Smitty’s. La pinte de bière est à 4,50$. L’après ski s’annonce tranquille. L’écran de la télé du resto voudrait que je joue à Keno. Non merci. Je vais rentrer au Pinewood Trailer Park, faire sécher mes bas sur la grille du poêle à bois (seule maison mobile autorisée à installer une cheminée sur son plafond en carton).

 

 

Les prévisions météo font parler tout  le monde. Même le Grizzly dont on protège l’aire de vie sur la montagne est au courant. On attend 25 centimètres de neige dans les prochaines 48 heures. On va regarder un VHS, probablement Star Wars, « L’Empire contre-attaque » et se coucher ben ben de bonne heure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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